Source : https://www.bati-today.com/article/vague-chaleur-comment-avoir-des-batiments-plus-frais
Auteur : AFP
Avec le dérèglement climatique et les canicules de plus en plus fréquentes, l’isolation des bâtiments est un nouvel enjeu de la construction ou de la rénovation.

Comment protège-t-on un bâtiment de la chaleur ?
Il y a deux leviers d’action : se protéger du rayonnement solaire, et pouvoir faire sortir la chaleur.
Pour la seconde partie, la solution la plus efficace est la plus évidente: aérer la nuit. Cela peut être facilité, avec des bâtiments dits traversants qui permettent de créer des courants d’air.
A l’intérieur, les ventilateurs de plafond, déjà très présents en outre-mer, devraient aussi devenir de plus en plus courants.
Pour réduire l’exposition, il faut limiter les grandes surfaces vitrées ouvertes sur le sud. Il faut introduire des alcôves, des terrasses, pour faire en sorte qu’il y ait des zones d’ombre.
On peut également ajouter aux fenêtres des « brise-soleil ». Ce sont des lames de bois orientées d’une façon qui permet à la lumière d’entrer en hiver, quand le soleil est rasant, mais pas en été, quand il est haut dans le ciel.
Et bien sûr l’installation de volets permettant d’être au frais sans être dans le noir, comme il en existe déjà dans le Sud.
L’objectif le plus crucial est d’éviter l’installation de climatiseurs, qui aggravent le réchauffement climatique.
Quels matériaux sont les plus efficaces ?
Les matériaux de construction les plus lourds, comme la pierre de taille ou le béton, sont les plus isolants. En revanche, ils sont aussi chers et polluants.
Ils entrent donc en contradiction avec la réglementation environnementale 2020 (RE2020), en vigueur depuis le 1er janvier. Pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, elle favorise plutôt les matériaux biosourcés comme le bois.
Mais à des matériaux biosourcés, on peut associer des isolants efficaces, comme du béton avec du bois ou des isolants biosourcés, tout aussi efficaces.
Que fait l’Etat pour adapter les bâtiments ?
La RE2020 fait du confort d’été, soit la protection contre la chaleur, un critère essentiel pour les bâtiments neufs.
L’indicateur pour le mesurer s’appelle les degrés-heure d’inconfort. A la conception d’un bâtiment par l’architecte, on calcule le nombre d’heures dans l’année (canicules comprises) où la température intérieure devrait théoriquement dépasser un certain seuil, généralement de 26 degrés.
un degré de plus représente un point d’inconfort à chaque heure où ce seuil est dépassé. Et sur une année, le bâtiment ne pourra pas en cumuler plus de 1.250. Au-delà de 350 degrés-heures d’inconfort, le bâtiment peut être autorisé. Mais il sera considéré comme plus consommateur d’énergie, car les occupants seront d’autant plus susceptibles d’y installer un climatiseur.
Pour le calculer, on va tenir compte d’une multitude de critères, explique Marc Schoeffter, ingénieur au service bâtiment de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
« Le confort d’été est pris en compte par rapport à la dimension du bâtiment, la taille des ouvertures, les protections solaires. Un bâtiment qui a une forte inertie va pouvoir amortir l’onde solaire au cours de la journée et restituer au cours de la nuit l’énergie emmagasinée ».
Les diagnostics de performance énergétique (DPE), obligatoires pour vendre ou louer un bien immobilier, prennent également en compte des paramètres de confort d’été : isolation, présence ou non de volets, possibilité de créer des courants d’air…